Origines théologiques du concept moderne de propriété,
dimanche 23 septembre 2007 par Marie-France Renoux-Zagamé
Notamment, l’idée que le domaine originairement détenu par l’homme est lui aussi en son essence un droit, c’est-à-dire une puissance dont il est illégitime d’entraver le développement [...] nous semble donc fondamentalement constituer la conséquence du lien établi par la pensée théologique entre le domaine divin et le domaine humain. C’est parce que le domaine de l’homme participe du domaine de Dieu ou bien, pour certains, en prolonge l’action sur terre, le représente, qu’il constitue lui aussi, comme le domaine divin, un jus qui s’impose à tous.
Le livre de Marie-France Renoux-Zagamé, publié il y a vingt ans exactement, n’a pas pris une ride, et nous sommes heureux de le faire connaître à nos visiteurs.
Première section :
Doctrine des théologiens de la Seconde Scolastique
Le fameux art 544 du Code civil serait d’inspiration romaine, une thèse qui n’en finit pas de mourir. 9
Le débat entre conceptions individualiste et légaliste oblitère un débat au moins aussi essentiel portant sur la légitimité de cette maîtrise totale que l’homme prétend détenir sur une nature qui n’est pas son œuvre. 11
Les jurisnaturalistes modernes ont mis peu d’empressement à reconnaître leur dette et ont été très rapidement infidèles à l’esprit de l’héritage qu’ils avaient capté, en transformant en droit naturel fondé sur la seule nature humaine, ce qui pour les théologiens était d’abord une sorte de mission, comportant plus de charges que de libertés. Portalis : ce droit, il ne le doit qu’à lui-même 12