Origines théologiques du concept moderne de propriété,
dimanche 23 septembre 2007 par Marie-France Renoux-Zagamé
Notamment, l’idée que le domaine originairement détenu par l’homme est lui aussi en son essence un droit, c’est-à-dire une puissance dont il est illégitime d’entraver le développement [...] nous semble donc fondamentalement constituer la conséquence du lien établi par la pensée théologique entre le domaine divin et le domaine humain. C’est parce que le domaine de l’homme participe du domaine de Dieu ou bien, pour certains, en prolonge l’action sur terre, le représente, qu’il constitue lui aussi, comme le domaine divin, un jus qui s’impose à tous.
Le livre de Marie-France Renoux-Zagamé, publié il y a vingt ans exactement, n’a pas pris une ride, et nous sommes heureux de le faire connaître à nos visiteurs.
Ch 2 Le domaine commun originel
Mythe de la communion originelle 256
Vitoria : le droit naturel ne connaît pas de différence parmi les hommes. Puisqu’au regard de Dieu et par conséquent du droit naturel il n’y a pas de différence entre les hommes, il faut nécessairement poser que toutes les choses appartiennent à tous les hommes. 259
Tradition communautaire 260
La préférence des Pères pour l’organisation communautaire semble s’appuyer historiquement sur l’exemple des premières communautés chrétiennes, mais les bases scripturaires de ce choix sont finalement assez faibles. Elle répond également à l’esprit de défiance à l’égard de la propriété que l’on peut tirer de certains enseignements fondamentaux du christianisme : le Christ a à plusieurs reprises rappelé que l’amour des richesses rendait plus difficile voire impossible la recherche du salut et certains esprits se sont appuyés là-dessus pour repousser toute forme de domaine.
Ont contribué à développer dans la pensée chrétienne un courant d’hostilité à toute forme juridique en général et à la propriété en particulier 262
Sources profanes
Age d’or où la propriété aurait été inconnue. Platon
Cicéron : Natura nulla privata 265
Romanistes : certaines choses sont communes selon le droit naturel : eau courante, air. Rex nullius.
Sentiment diffus de l’injustice engendrée par le régime de l’appropriation privée des biens 268
Comment comprendre qu’un domaine que tous s’accordent à tenir pour commun en vertu du droit de nature ait pu être légitimement divisé ? 275