Church and State : An Economic Analysis
samedi 26 juillet 2008 par Keith N. Hylton, Yulia Rodionova, Fei Deng
What purpose is served by a government’s protection of religious liberty ? Many have been suggested, the most prominent of which center on the protection of freedom of belief and expression. However, since every regulation potentially interferes with religious freedom, it is useful to consider more concrete purposes that could suggest limits on the degree to which religious liberty should be protected. This paper focuses on the concrete economic consequences of state regulation of religion. We examine the effects of state regulation on corruption, economic growth, and inequality. The results suggest that laws and practices burdening religion enhance corruption. Laws burdening religion reduce economic growth and are positively associated with inequality.
Keywords : regulation of religion, economics of religion, corruption, inequality
JEL Classifications : D3, D73, H41, K0, N4, Z12
7 july 2008
Authors : Keith N. Hylton Boston University - School of Law, Yulia Rodionova - UCL SSEES, Fei Deng - National Economic Research Associates (NERA)
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Church and State : An Economic Analysis4 août 2008, par Philippe SimonnotLa concurrence religieuse est bénéfique Les conclusions de l’article de Keith N. Hylton, Yulia Rodionova et Fei Deng sont sans ambiguïtés : The “hard” or statistically significant results of the empirical analysis can be summarized as follows. Laws and practices burdening religion enhance corruption. Laws burdening religion reduce economic growth. Laws burdening religion enhance inequality. The “soft” or statistically weak finding is that inequality is positively associated with practices subsidizing religion. Pour la première fois, à notre connaissance, l’analyse d’Adam Smith, malheureusement trop peu connue, surtout en France, des méfaits des interventions de l’Etat en matière religieuse, est confirmée par une analyse empirique. C’est ce qui fait tout l’intérêt de cet article. Rappelons qu’Adam Smith, pionnier en économie de la religion, remarque dans la Richesse des nations (Livre V, chapitre 1), que dans un pays qui ne favoriserait aucune religion, le souverain pourrait se contenter de maintenir la paix entre les différentes églises « comme pour le reste de ses sujets, c’est-à-dire les empêcher de se persécuter, de s’abuser, ou de s’opprimer les uns les autres. » Bref, en l’absence de monopole, il suffit d’un Etat-gendarme pour que tout se passe bien. Il en va tout à fait différemment, selon Smith, dans un pays où il y a une religion « établie ou dominante ». Le clergé d’une telle église constitue une « grande corporation ». Ses membres agissent comme s’ils étaient dirigés par un seul homme. « Leur intérêt en tant que communauté n’est jamais le même que celui du souverain, et quelque fois lui est diamétralement opposé ». Ce dernier « ne peut jamais être tranquille » . Malheur à lui s’il employait la force contre le clergé pour se faire respecter. Les persécutions sont contreproductives. Le martyre valide une religion plus sûrement que n’importe quelle propagande. « Il ressort, je crois, de l’expérience de tous les temps qu’il n’y a point d’ordre d’hommes avec lequel il soit aussi dangereux, ou plutôt aussi parfaitement ruineux, d’employer la force et la violence que le clergé respecté d’une église établie.iii » Où l’on voit que la laïcité, en empêchant l’instauration d’un Etat dans l’Etat est de l’intérêt même de l’Etat. Il ne s’agit pas seulement de pouvoir financier, mais de pouvoir tout court : « A mesure que le clergé avait moins d’influence sur le peuple, l’Etat en avait plus sur le clergé. Le clergé avait donc à la fois moins le pouvoir de troubler l’Etat et moins d’inclination à le faireiv ». Le monopole religieux est d’autant plus dangereux qu’un mécanisme de vases communicants risque de vider les caisses publiques au profit des trésors ecclésiastiques. En outre, chez le haut dignitaire d’une église établie, le train de vie tiré d’un grand revenu « non seulement dévore le temps qu’il devrait employer aux devoirs de sa charge, mais il ruine presque entièrement aux yeux des gens du peuple cette sainteté de caractère qui peut seule lui donner le poids et l’autorité appropriés ». On ne peut servir à la fois Dieu et Mammon, il faut choisir. Donc, la cause paraît entendue,aussi bien sur le plan théorique que sur celui des faits : la concurrence sur le marché religieux est aussi bénéfique que pour n’importe quel autre marché. Le clergé, plus pauvre, plus proche des fidèles, les sert mieux comme tout autre fournisseur de services, parce que c’est de son intérêt ; de plus, il est incapable de constituer un Etat dans l’Etat que deviendrait fatalement une église établie et qui mettrait en danger l’Etat lui-même. Sont aussi confirmées d’une part l’acuité extraordinaire du regard d’Adam Smith sur le phénomène religieux – d’autant plus remarquable que le sujet est gardé à cette époque, plus encore qu’ aujourd’hui par de nombreux tabous, et d’autre part la puissance d’analyse des outils économiques – car c’est seulement avec ces outils-là que Smith pénétrait dans la réalité de son temps. Philippe Simonnot
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